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Docorga devient gratuit pour les orthophonistes.

Bientôt la fin de l’attente en orthophonie ? 7 solutions concrètes

Selon une étude de la FNO réalisée par Joy Rainaud en 2021, basée sur les réponses des 6635 orthophonistes, le temps administratif est en moyenne de 10h par semaine pour les orthophonistes. « Cela permettrait d’assurer jusqu’à 20 rendez-vous par semaine supplémentaires, s’il venait à disparaître. » C’est précisément la raison d’être de Docorga : réduire par 4 ou 5 le temps hebdomadaire consacré à l’administratif.

 

Les cabinets des orthophonistes libéraux sont saturés. Selon les régions les délais d’attente vont de 6 à 24 mois (source : INSEE). Les 25000 praticiens français ne suffisent plus à répondre à la demande. Les répercussions sont connues de longue date : installation des troubles pour les patients et burn-out pour les orthophonistes. Fautes de prise en charge les répercussions sur les patients peuvent aller jusqu’à créer des “surhandicap”.

 

Quelles sont les causes de l’attente en orthophonie ? Si le sujet vous intéresse, vous me répondrez, entre autres : un faible numerus clausus et une inégale répartition de la profession sur le territoire. Sachant qu’il faut 5 années pour former un orthophoniste, la barre n’est pas près d’être redressée. Agir sur ces leviers “historique” est, malheureusement, essentiellement d’ordre politique. 

Cela signifie-t-il qu’il n’y a rien a faire que subir ? FAUX.

Il y a des causes historiques responsables de l’attente, mais aussi de mauvaises pratiques, une inconscience collective sur lequel il est possible d’agir. Certains acteurs l’on fait. Et je vais vous les présenter.

 

Pour faciliter l’accès au soin en orthophonie, la profession a donc cessé d’espérer vainement. Elle agit. Des initiatives se mettent en place pour réduire l’attente ou ne plus la subir : les formations d’Heydii, le réseau avec les CPTS, l’auto rééducation avec les Crodiles, la liste d’attente et la gestion des urgences avec Docorga …. Des initiatives qui prennent appuient sur des problématiques souvent méconnus du grand public, et des orthophonistes eux-mêmes.

Sommaire

A quoi est due l’attente en orthophonie ? 

En 2022, la France est toujours confrontée à 2 problèmes majeurs: une pénurie généralisée de professionnels de santé et leur inégale répartition sur le territoire.  Voici pourquoi.

Un nombre de professionnels qui croît moins vite que la demande de soin

Le nombre de nouveaux diplômés en orthophonie augmente bel et bien, mais pas assez au vu des besoins actuels et futurs de la population : la population est plus nombreuse, plus vieille, plus malade qu’avant. Malgré des demandes répétées, le numerus clausus reste faible. 

Instauré dans les années 70, le très contesté numerus clausus visait à limiter le nombre d’étudiants admis dans les filières de la santé. Jugé obsolète, le numérus clausus est remplacé par le numerus apertus a la rentrée 2021. Ce nouveau système fixe désormais un quota minimum d’étudiants plutôt qu’un quota maximum. Le quota d’orthophonistes stagne aux alentours de 900 diplômés depuis 5 ans.

Pourtant, si la population médicale augmente bien, avec +1,44% de médecins et + 11% d’auxiliaires de santé entre 2016 et 2019, le nombre de praticien par habitant est en baisse (source : Insee, ARS et DREES).

  • La profession a par ailleurs été confrontée à une année sans sortie de diplômés, du fait du passage de la formation de 4 à 5 ans d’études. 
  • La profession née au début des années 70 à vu nombre de praticiens partir à la retraite dès la fin de la décennie 90. Les départs à la retraite des orthophonistes commencent à être plus importants et ne sont pas compensés par les sorties de jeunes diplômés dans la logique de croissance globale nécessaire des effectifs. 
  • La population est vieillissante. Ce phénomène s’explique par une population française qui croît plus vite que le nombre d’orthophoniste, et qui est vieillissante : +4,7% de plus de 65 ans entre 2000 et 2020 selon l’Insee, contre -4,4% pour les 20 à 59 ans. Le vieillissement de la population fait augmenter le besoin de soins : il y a plus de patients et sur du plus long terme.

Malgré tout, le nombre de praticiens par habitant est en hausse, ce qui n’est pas le cas des médecins généralistes par exemple. Ce n’est pour autant pas suffisant pour absorber la demande. 

Désertification du salariat

A la baisse d’accès au soin en orthophonie s’ajoute une disparition progressive des postes d’orthophonie en salariat. Un orthophoniste salarié touche 1470 € nets pour des compétences avancées. Depuis 2013, l’orthophoniste est gradé d’un master 2 et les grilles salariales n’ont pas évolué depuis (FNEO). 

Ainsi, la tension va grandissante dans les structures de santé publique et privés : EHPAD, CAMSP, CMPP, établissement pénitentiaire, hôpital, foyer d’accueil etc…

Une désertification qui a des répercussions sur le libéral. “la sous-revalorisation des postes dans la fonction publique et l’absence de revalorisation dans le privé entraînent de nombreuses vacances de postes (31% dans le privé, cf. rapport UNIFAF) qui génèrent des reports massifs de demandes de soins vers le libéral.” détaille la FNEO. Ainsi, le libéral est devenu aussi engorgé que le salariat.

Inégale répartition sur le territoire: les fameux « déserts médicaux”

Par définition les déserts médicaux sont des territoires isolés qui peinent à attirer les nouveaux diplômés. Pour pallier à cela le gouvernement a mis en place des mesures incitatives. 

3,8 millions de Français sont dans des déserts médicaux selon la DREES. Il n’existe pas de calcul universel pour quantifier l’ampleur des déserts médicaux, d’où la multiplicité d’estimations que l’on observe selon les sources. Il n’existe aucune définition stricte permettant d’établir ce qu’est ou non un désert médical. Selon la DREES, le terme ne veut rien dire, il faudrait parler de difficulté d’accès aux soins. Si le nombre d’orthophoniste par habitant croît bel et bien, leur répartition est toujours très inégale sur le territoire :

Un taux de temps partiel très important

La profession orthophoniste est une des plus féminisées en santé : 97% sont des femmes selon la FNO. De manière générale, le temps partiel représente 82% de femme pour 18 % d’homme. Selon l’Insee, les raisons sont principalement d’ordre familial (congé maternité, enfants …) ou se donner à l’exercice mixte.

Sur 25 000 orthophonistes, seuls 950 sont à temps plein (source : FNO) !

7 solutions pour réduire l’attente en orthophonie

Les conséquences de l’attente entretiennent l’attente et l’amplifient. En identifiant et désamorçant ces mécanismes, on limite l’attente et la souffrance qu’elle génère. Je ne vais pas vous faire espérer de nouveau ou aborder des solutions utopiques. C’est concret, c’est réel et ça marche ! 👇

1/ SOLUTION:  Former pour réguler les demandes de bilans

Si on ne peut pas augmenter le nombre d’orthophonistes à court terme, on peut en revanche baisser la demande. La PPSO du Grand Est a annoncé un chiffre évocateur : 25% des demandes de bilans ne seraient pas pertinentes. En d’autres mots, ces personnes auraient davantage besoin d’un autre professionnel de santé qu’un orthophoniste. 

Consciente de cela, une orthophoniste a mis au point une plateforme de régulation : Heydii. L’objectif est triple : faire connaître le métier d’orthophoniste, informer, former, rassurer les patients, mais aussi les parents, les enseignants et même… les médecins traitant !
Heydii est une plateforme qui met en relation des « diplômés en orthophonie” (orthophoniste en exercice, à la retraite, ou enseignants chercheurs) avec des patients et parents. À travers des ateliers, des conférences et des séances individuelles toutes les questions peuvent être posées sans attendre. Si le patient peut être rassuré et (ré)orienté sans délai, la prestation n’est en aucun cas un début de suivi orthophonique. C’est une initiative d’ordre palliative et préventive qui oriente les personnes souffrantes selon l’urgence, la pathologie, etc…

L’idée est aussi d’apporter un appui aux médecins prescripteur eux-mêmes, souvent trop peu formés à l’orthophonie pour réguler efficacement les demandes. 

2/ SOLUTION : promouvoir l’auto-rééducation et la téléorthophonie au cabinet

Il est admis que les 1000 premiers jours de l’enfant sont prioritaires, à l’heure où les personnes porteuses de troubles du neurodéveloppement, mieux identifiées, doivent bénéficier de soins précoces et intensifs en orthophonie pour assurer leur développement. ,Pour les enfants de 3 à 5 ans notamment, l’attente avant prise en charge peut avoir de lourdes conséquences : échec scolaire, installation des troubles… Plus on attend, plus il faudra de séance pour redresser le tire d’une prise en charge trop tardive. Des initiatives portant sur la rééducation à la maison responsabilisent le patient avant même la prise en charge pour “limiter les dégâts ». Les Crodiles, Major Mouvement, ou encore La Récré de Nouné proposent respectivement des objets éducatifs, des tutoriels amusants et des exercices à faire à la maison. Pas de panique, il ne s’agit pas de remplacer nos chères orthophonistes ou d’externaliser en Chine, mais plutôt de limiter la souffrance en amont du bilan orthophonique. 

Cliquez ici pour consulter notre article complet sur l’auto rééducation, un espoir contre l’installation des troubles liés à l’attente en orthophonie.

Dans un registre quelque peu similaire, la téléorthophonie est plus que jamais en vogue !  Selon X étude, la téléorthophonie (ou encore télésoins) serait aussi efficace que l’orthophonie classique. Cela ne remplacera jamais une vraie interaction patient-praticien, je vous l’accorde. Somme toute, c’est un recours précieux pour les patients en déserts médicaux ! La signature de l’avenant 17 d’avril 2021 pérennise et encadre la pratique du télésoin en orthophonie, afin de permettre notamment un accès aux soins pour des patients dans des zones reculées et difficilement accessibles.

3/ SOLUTION : vers la fin des suivis longs ?

Repenser les pratiques orthophoniques, les moderniser, c’est les adapter avec son temps. Il est d’ailleurs a noté que les diplômés actuels ont des cursus très différents des premières orthos. Non pas que les premiers orthophonistes étaient mauvais : les pratiques évoluent avec leur temps et c’est bien normal. Barbara Altazin note une recrudescence de l’urgence en orthophonie, et c’est une notion bien mieux enseignée qu’auparavant. L’avenir serait de favoriser les suivis court et intensif …

Chez Docorga, une orthophoniste m’a dit un jour : “on nous apprend énormément de choses, nous sommes la profession la plus formée des paramédicaux. En revanche, on ne nous apprend pas à terminer un soin, à mettre fin au suivi”. En effet, un patient dont le trouble c’est installé aura toujours besoin de rééducation. Si l’orthophoniste ne prend pas la mesure de dire “stop” , le soin est reconduit jusqu’à la fin des temps et la patientèle jamais renouvelée. 

Et la réalité du terrain le montre bien : les suivis s’étalent parfois sur des années, dépassant les 30 séances. D’autant que l’orthophoniste est un professionnel de la rééducation, ses  suivis sont longs par nature : elle suit en moyenne 88 patients par an maximum, la ou un dentiste en verra 3 000. Si les suivis ne s’arrêtent pas assez tôt, c’est un problème.  

Et il faut tenir compte du patient, dans tout ça ! Barbara Altazin, orthophoniste, me disait: “si on prend l’exemple de la trisomie 21 on pourrait le suivre à vie tout le temps. on le prend puis on fait une pause et on le reprend après, et en plus les patients en ont ras le bas le bol de venir..” […] on fait en sorte que ça soit le plus court possible, il y a un roulement pour recevoir le plus de personnes possible. En faisant des pauses on libère du temps, ça permet un roulement voir d’autre patient, faire plus de formations , sensibiliser, c’est une logique à prendre. »

C’est aussi l’avis de Nicolas Kempa : “nous devons nous recentrer sur notre pratique, refonder les fondamentaux car aujourd’hui les suivis sont trop longs. J’essaie de me limiter à 10 séances. Des patients qui viennent 3 à 4 fois par semaine pendant 6 mois. ” C’est aussi l’intérêt de l’auto rééducation précédemment abordé : responsabiliser pour autonomiser le patient et ne pas le rendre ad vitam eternam dépendant du praticien. Tous ces discours portent un message positif : l’orthophoniste peut agir de son côté, et n’est plus exclusivement dans l’attente d’une aide extérieure.

4/ SOLUTION : Gérer les urgences avec la liste d’attente de DOCORGA 

Ah la liste d’attente, c’est l’outil phare des orthophonistes ! Nous sommes très fiers d’être à l’initiative de la première liste d’attente orthophoniste de France. En seulement 2 ans d’existence, 1000 orthophonistes l’ont adoptés et 65 000 ont créé leur dossier. Aujourd’hui la liste d’attente en ligne est largement répandu chez les professionnels de la rééducation: si vous ne savez pas encore de quoi il s’agit, rendez vous sur lien bleu. 

Elle est une solution gagnant gagnant pour patient et praticien : gestion et priorisation des urgences, simplification des démarches de prise en charge, fin des appels téléphoniques le soir après le travail….Autant d’éléments qui contribuent à réduire l’attente orthophonique.

Docorga n’est pas qu’une liste d’attente, c’est un outil de gestion de patientèle à destination des professions paramédicale. C’est un outil “tout en un” 3x moins cher que Doctolib, et bénéficiant de la plus grande base d’outils gratuits du marché ! 

Cet outil très pratique permet au praticien de reprendre le contrôle sur son agenda et de ne plus subir la tension liée à la pénurie d’acteurs de santé.

Les avantages sont nombreux,

Pour le praticien :

  • Diminution du temps de secrétariat et de la charge mentale,
  • Contrôle sur son organisation,
  • Liste d’attente actualisée et fiable,
  • Détection des urgences médicales et peut prioriser les suivis,
  • Liste d’attente partagée avec l’ensemble des praticiens du cabinet,
  • Outil conforme RGPD santé pour protéger les données des patients.

Pour le patient :

  • La possibilité de faire une demande digitalisée 24/7,
  • Un support qui protège les données de santé,
  • La possibilité de transmettre son dossier à plusieurs praticiens en quelques clics.

5/ SOLUTION : Intégrer une CPTS

Les  CPTS

Les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) ont été créées en 2019. On en dénombrait 391 en activité début 2023, et autant en cours de constitution.

Les maisons de Santé Pluriprofessionnelle (MSP)

Elles sont en plein développement et voient le jour partout en France. En regroupant plusieurs professionnels de santé dans des locaux communs, elles permettent de lutter contre l’isolement des praticiens en zones rurales, et d’assurer une meilleure continuité des soins.

Bonus : des pistes de réflexions pour l’avenir…

Deux petits points bonus, mais pas des moindres… Voici deux sujets très importants en orthophonie. Ils ne sont pas encore en place, mais il s’agit de pistes de réflexions intéressantes, et qui pourraient faire du bruit à l’avenir….

6/ Faut-il supprimer la prescription obligatoire ?

La FNO demande un accès direct en orthophonie, afin de permettre une meilleure gestion des demandes de soins par l’orthophoniste en lui permettant de filtrer les demandes réellement pertinentes : 1ère évaluation du besoin de soins dès la 1ère prise de contact, conseils donnés au téléphone, orientation vers un autre professionnel si nécessaire, retour vers le médecin traitant et/ou le médecin spécialiste, retour vers le médecin scolaire ou de PMI. L’accès direct en orthophonie aurait dû faire partie de la loi n° 2021-502 visant à améliorer le système de santé par la confiance et la simplification, l’ajout concernant les orthophonistes constitue un retour en arrière, puisque les orthophonistes étaient déjà habilités à déterminer la nécessité de réaliser des séances à l’issue du bilan orthophonique. La FNO demande l’inscription de l’accès direct aux soins orthophoniques dans le PLFSS 2022.

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7/ Le déconventionnement en orthophonie : scandale ou solution ?

Forme d’exercice en vogue, les
orthophonistes peuvent choisir de ne pas se conventionner. Pour cela, il vous faut envoyer un courrier recommandé à la CPAM du lieu de résidence expliquant
ce souhait.

Consultez notre article sur le déconventionnement en orthophonie ici.

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